Quand vous êtes en baie de Somme, le temps est suspendu.
Difficile d’expliquer cette sensation de lâcher-prise, comme si la nature reprenait ses droits. Tous les soucis s’envolent, les préoccupations disparaissent devant cette immensité et devant la beauté de nos paysages.

Vous pouvez regarder nos plus belles photos, même si le spectacle est magnifique, ce n’est qu’un aperçu de ce qu’on peut ressentir quand on est sur place.

Essayons de mettre des mots sur ces moments, si particuliers.

Ici et maintenant. On ressent la nature, on s’y connecte, tout naturellement. C’est elle qui donne le tempo. Au rythme des marées hautes et des marées basses. Le vent souffle, les ciels ne sont jamais les mêmes. La mer se déchaîne et les grandes marées sont un vrai spectacle. Ou au contraire, elle se fait d’huile et tout est calme.

On entend au loin le cri du train à vapeur. On sent les embruns sur le visage. Les oiseaux planent majestueusement, on peut même apercevoir des cigognes dans les bas champs. Les phoques plongent ou se reposent, là-bas sur les bancs de sable. A ce moment, on devient une particule de cet équilibre.


Le bateau de pêche, le bateau de plaisance, le canoë, la pirogue, quittent le port. Les phoques en profitent pour se nourrir de poissons. Et les oiseaux migrateurs, poussés par le vent, reviennent se poser dans les terres.

Ici de tout temps, la marée a toujours commandé notre mode de vie. La terre et la mer sont nourricières.

A marée haute

Le va-et-vient régulier des eaux entraîne les galets. Ils roulent, s’entrechoquent et se polissent. Grâce à cette course folle, depuis plus de cent ans, des hommes exploitent  leur forte teneur en silice pour mille usages des plus insolites : peintures de signalisation des routes, enduits, bétons, résines, colles, faïence…

A marée basse

Le pêcheur à pied, trouve son bonheur : moules, coques, crevettes grises, salicornes et autres coquillages et plantes se laissent ramasser. Les étendues de sable se dévoilent pendant quelques heures seulement, permettant aux guides nature de partir pour une traversée pédestre de la baie. Pendant ce temps le troupeau d’imperturbables moutons de prés-Salés paît dans les mollières.

C’est aussi la marée qui règle la chasse à la hutte.

Cette tradition remonte au moyen âge. À l’époque, elle permettait aux familles de se nourrir.

Aujourd’hui ce mode de chasse est encore ancré dans la culture locale, il rythme les saisons. C’est un mode de vie. Il exige du huttier un grand dévouement pour la nature.

Moutons en baie - F.Leonardi

Que ce soit en baie ou dans les marais de la vallée de la Somme, la période de chasse et sa pratique sont réglementées et contrôlées.

Selon les saisons, le huttier va mettre beaucoup de coeur à l’ouvrage pour accueillir, dans les meilleures conditions possibles, tous ces oiseaux sauvages. Favoriser et défendre leur nidification, nettoyer leur habitat comme les plages, réparer et préparer les blettes, entretenir les espaces naturels : faucher, tailler, tronçonner…

Tout cela concourt à la bonne gestion du milieu

En baie de Somme, chasseurs et protecteurs de la nature oeuvrent pour le même combat : protéger la nature et ses espaces.

Saviez-vous que le parc ornithologique du Marquenterre a été créé par Michel Jeanson ? Dans les années 1970, cet amoureux de la nature était aussi un chasseur.

Puis nos aînés ont créé d’autres réserves, telles la réserve naturelle de la baie de Somme, le Hâble d’Ault, la réserve de Grand-Laviers.

Voilà notre secret, nous qui vivons ici, ce rapport à la nature, si proche, nous l’entretenons depuis des générations. Il est en nous, tellement profond qu’il en est inconscient et source de notre équilibre.

C’est ce secret que nous avons envie de vous partager.

Alors venez en baie de Somme : venez la vivre, la sentir, la regarder, la fouler… laissez vous porter et surtout … lâchez-prise.

*ces 2 embarcations partent de Saint Val 2h avant la basse mer pour regagner le Hourdel avec le courant descendant puis reviennent avec le flot pour à nouveau être aidées du courant.